De retour de Bizz&Buzz : Big Data et mobilité, les défis à relever des smart cities



La deuxième journée du festival Bizz&Buzz a mis la mobilité au centre des discussions. La matinée Mobility Report a alors été l’occasion d’en apprendre plus sur les enjeux des smart cities et de découvrir de nouveaux usages.

De l’application Ligne de Ville à la responsive locomotion, une constante : la donnée. Chloë Voisin-Bormuth, responsable des études et de la recherche au sein du think tank La Fabrique de la Cité, le confirme. Le boom de l’IoT et des réseaux sociaux signe la découverte d’un véritable gisement d’opportunités pour les villes. Toutes les données qu’ils génèrent et qu’il est possible d’exploiter permettent de mieux appréhender l’espace urbain. À ce titre, la mobilité des usagers se révèle être un véritable foyer d’initiatives optimisatrices et innovantes.

La Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS) s’intéresse de près à ces initiatives. En lançant l’application Ligne de Ville à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle ligne de tram transfrontalière, elle cherche à renouveler l’expérience utilisateur de ses transports en commun. L’application mobile, en géolocalisant ses utilisateurs, propose du contenu adapté en fonction de l’emplacement sur la ligne : illustrations, archives, vidéos, musiques, etc. En définitive, cette application constitue un exemple d’utilisation des données pour améliorer l’expérience mobilité des citadins, mais également de génération de données qui pourront être utilisées par la suite pour répondre à d’autres objectifs.

Autre enjeu mêlant mobilité et données, la responsive locomotion. Grâce à l’utilisation des données, les solutions mobilités s’adaptent aux voyageurs en fonction du contexte et des besoins en temps réel. Il s’agit finalement d’offrir des possibilités de personnalisation du parcours des usagers. C’est de cet enjeu que s’est saisi Kisio Digital en développant un logiciel open source d’information voyageur. C’est devenu un véritable écosystème auquel les villes peuvent ajouter des données pour l’enrichir.

Avec tous ces nouveaux usages en passe d’envahir notre quotidien, Chloë Voisin-Bormuth rappelle néanmoins que les données récoltées sont de toujours plus personnelles. Il est de plus en plus facile de pouvoir tracer personnellement les individus. Même si l’on n’est pas un citoyen connecté, nous produisons des données puisque « la rue se charge de les relever » avec, par exemple, les caméras de surveillance. Pour autant, si chacun produit de la donnée, Chloë Voisin-Bormuth met le doigt sur le fait que nous ne sommes pas tous égaux quant aux usages qui en découlent : « la donnée n’est qu’un outil. Il y a des biais et des limites dont il faut avoir conscience, et le fait d’utiliser une application constitue un bais. Dans les quartiers défavorisés, beaucoup n’utilisent pas de smartphone ».

De nouveaux usages, certes, mais qu’il advient de rendre accessibles à tous sans discrimination. Peut-être est-ce là le plus grand enjeu des villes intelligentes et connectées.

Par Quentin Hellec.