Stammtisch 4.0 : retour sur un événement d’exception



Le 17 mars dernier s’est tenu à Sélestat un Stammtisch de qualité dans un cadre exceptionnel qu’est l’usine 4.0 de la SALM, et dont l’objet portait sur la production au service des désirs. VOIRIN consultants vous propose un retour sur cette soirée riche en idées et réflexions.

Parmi les intervenants, Wolfgang Thorwart (Directeur Développement Produit, SALM) et Olivier Offner (Directeur Technique, SALM) nous ont tout d’abord présenté le fonctionnement de cette usine unique en France, ses particularités, tout en exposant toute la variabilité de produits accessibles, pour un même coût de production.

Patrick Llerena (Professeur à la Faculté de Sciences Economiques et de Gestion et chercheur au BETA) a ensuite présenté ses réflexions autour de la flexibilité dans la production, notamment celle induite par la mise en place d’usines « nouvelle génération » aussi appelées 4.0 depuis 2010 d’après un projet lancé en Allemagne lors du salon de la technologie industrielle à Hanovre.

En effet, suite au lancement de ce programme sur l’industrie de demain chez nos voisins allemands, la France s’est elle-même interrogée sur l’avenir de son industrie. Avec un retard d’investissement de plus de 40 milliards par rapport à l’Allemagne, les politiques voient en ce qu’on appelle « la 4ième révolution industrielle » une occasion unique pour relancer l’industrie française. Pour Christophe Lerch, Maitre de conférence à la Faculté de Sciences Economiques et de Gestion et chercheur au BETA, celle-ci sous-entend un système de production totalement flexible rendu possible grâce à la numérisation des caractéristiques des machines et des produits. Le système est basé non seulement sur la communication entre la machine et l’homme (un vendeur et le système de production par exemple), mais également une communication entre les machines entre elles et entre les machines et les produits. Ainsi, une machine pourrait se signaler en panne et re-planifier la production sans intervention humaine.

D’autre part, l’usine 4.0 permet une personnalisation plus poussée du produit, avec une adaptation au besoin singulier de chacun et tout cela sans surcoût de production. Mais Christophe Lerch précise également qu’« il ne faut pas juste se précipiter vers la technologie, mais aussi s’interroger sur le business model inhérent à ce type de système de production et de conception ». C’est ce qu’il appelle le « Salmisme » : un système de production où la conception est décentralisée. Un nouveau modèle industriel séparé du Taylorisme où l’on ne retrouve pas de rupture verticale du travail mais où la conception a lieu en amont et également en aval grâce à l’accompagnement des clients réalisé par des vendeurs-concepteurs qualifiés et spécialement formés. Chez Salm, cette réflexion a été menée depuis plus de 8 ans et a abouti à des investissements colossaux, rendus possibles grâce à une vision basée sur le long terme.

Par Patricia Bonin.

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