Bizz&Buzz 2018 : Une histoire d’intelligence artificielle #1



L’intelligence artificielle et les données étaient sur toutes les lèvres lors de la 5e édition de Bizz&Buzz, le festival du numérique en Alsace. C’est l’occasion de nous plonger dans ce champ d’étude pour mieux en comprendre le périmètre et les enjeux !

Entre les prouesses technologiques des GAFA, NATU et autres BATX, l’accident mortel impliquant un Uber autonome en Arizona le 19 mars dernier et la publication récente du rapport Villani, personne ne peut ignorer aujourd’hui que l’intelligence artificielle (IA) a dépassé le cadre de la fiction pour s’imposer dans la réalité. Discipline au cœur de nombreux débats et fil rouge du cinquième festival Bizz&Buzz qui se tenait du 3 au 5 avril dernier dans toute l’Alsace, l’IA est source d’interrogation, de peur et de fascination. Ce sont là autant de préoccupations qui donnent lieu à des croyances populaires ou personnelles allant de l’utopie naïve à la dystopie pessimiste. Mais qu’en est-il réellement aujourd’hui ? Quels sont les enjeux auxquels nous devons faire face ? L’IA est-elle vraiment vouée à transformer nos vies, nos sociétés, nos économies ?

Un peu d’histoire …

Bien que l’on en parle beaucoup plus aujourd’hui qu’il y a 10 ans, c’est dans les années 1940 que l’IA a connu ses premiers balbutiements. Elle deviendra une discipline académique à part entière durant l’été 1956 lors d’un colloque sur le campus de l’université américaine de Dartmouth. Ce colloque marquera la naissance de l’IA qui a alors pour objectif de répliquer les fonctions du cerveau humain, en particulier le langage et l’apprentissage, sur un ordinateur.

Aujourd’hui, du fait du big data et d’une plus grande capacité de calcul nous permettant de la développer davantage, l’IA est au cœur de la plupart des innovations voyant le jour et figure parmi les principaux enjeux scientifiques, économiques et sociaux.

De quoi parle-t-on exactement ?

Pour Frédéric Wickert, CEO et fondateur d’A.I. Sense, l’intelligence consisterait à penser et agir à la fois rationnellement et selon notre propre conscience, le tout de manière autonome. Dès lors, l’IA ne serait que la réplication artificielle de cela. Or aujourd’hui, l’IA ne pense pas, elle n’a pas d’émotion, pas de conscience ni d’elle-même ni de ce qui l’entoure et donc, ne ressent rien. Elle n’est, la plupart du temps, même pas physique et son efficacité ne dépend que de la qualité des données qu’on lui demande de traiter et du modèle de traitement. Plus simplement, elle dépend entièrement d’un cerveau humain, c’est une IA faible. On la différencie de l’IA forte dont l’ambition est de construire des robots capables de sentiments réels. Elle n’existe pas aujourd’hui.

Le caractère autonome de l’IA est donc programmé par l’Homme via des algorithmes selon l’idée que comme pour chaque être humain, une tâche particulière nécessite un entrainement ou un apprentissage spécifique. C’est là tout l’enjeu des modèles de traitement de données, appelés plus communément modèles d’apprentissage. Ces modèles d’apprentissage vont tourner sur des données d’entrainement collectées au préalable dans le but de rendre l’IA capable de traiter en temps réel à travers une application, tout type de données similaires instantanément et en autonomie.

En somme, de mauvaises données et/ou un modèle inapproprié auront pour conséquences de mal entrainer l’IA et la mèneront obligatoirement à fournir une réponse peu fiable. C’est là l’IA telle que nous la connaissons aujourd’hui, une IA faible incapable de fonctionner et d’exister sans l’Homme et son expertise.

Concernant l’IA forte, la plupart des experts s’accordent à dire qu’en l’état actuel de la science et de nos capacités technologiques, elle relève plus du fantasme que de la réalité. Et ce, d’autant plus que selon Luis Coelho, Watson AI Channel Leader chez IBM France, l’IA aujourd’hui est encore très largement perfectible dans la mesure où nous ne sommes qu’au début de son exploitation.

 

Alors justement, où en sommes-nous aujourd’hui dans les applications de l’intelligence artificielle ? Rendez-vous jeudi prochain pour la deuxième partie !

 

Par Filipe-Emmanuel Vieira