Helsinki et Singapour, deux exemples de réalisation à l’international



À Helsinki, la municipalité tente de répondre à un objectif ambitieux établi il y a deux ans : comment atteindre la neutralité carbone d’ici à 2035 tout en accueillant 140 000 résidents de plus dans le même temps ? Pour ce faire, une expérimentation à l’échelle d’un quartier de 175 hectares est actuellement menée. Métro et tramways desservent le quartier pour limiter les déplacements en véhicule individuel, smart grid obligatoirement intégré aux bâtiments, connexion au réseau urbain de chauffage et pompes à chaleur assurent une consommation énergétique maîtrisée et maîtrisable. Mais au-delà de ces aspects « structurels », c’est une communauté et un état d’esprit que la ville veut développer : amélioration de la qualité de vie, évolution des usages et gain de temps sont autant de piliers d’une forme de smart citoyenneté indissociable du concept de ville intelligente.

Sur le continent asiatique, Singapour se place aux avant-postes ; ayant déjà investi un milliard de dollars pour développer la smart city, la mégalopole entend désormais passer à la vitesse supérieure et, à l’instar d’Helsinki, dépasser l’infrastructure pour se mettre au service de l’humain. Singapour fait face à de nombreux défis – conserver et développer son attractivité tout en accueillant un nombre croissant d’habitants sur un territoire de taille limitée – et la smart city offre des perspectives intéressantes dont certains aspects ont déjà fait leurs preuves. Ainsi, les transports publics sont très utilisés (45 % des habitants les utilisent, alors qu’en 2018 seulement 20 % des trajets se font en transports collectifs à Paris[1]) et le taux de possession d’une voiture oscille entre 15 et 20 % des ménages. À titre de comparaison, en 2014 l’INSEE[2] indiquait que le taux d’équipement automobile des ménages était de 66,7 % en Île-de-France et de 36,8 % à Paris – si ce dernier était le taux le plus faible de France, il n’est pas moins deux fois plus élevé qu’à Singapour.

Le panorama des projets smart city en ce début d’année 2019 montre l’atteinte d’un premier palier de maturité et la volonté de poursuivre et de développer de nouveaux aspects de la ville intelligente. Si l’on en croit les exemples de nos voisins européens ou les résultats obtenus pour Singapour, l’infrastructure matérielle et technique – bien que fondamentalement nécessaire et absolument incontournable – n’est qu’un pilier des villes intelligentes dont l’avenir réside dans un changement de mentalité et un état d’esprit résolument tourné vers une (r)évolution de nos modes de vie urbains.

[1] http://transports.blog.lemonde.fr/2018/03/08/transports-ile-de-france-10-chiffres/

[2] https://www.insee.fr/fr/statistiques/2012694

Par Galadriele ULMER