Retour sur le séminaire mobilité du Réseau DSIEst.



Le 17 février, le Réseau DSI Est a organisé un séminaire sur la mobilité à l’Hôtel du Parc de Obernai. La soirée a été divisée en deux présentations aux thèmes complémentaires : la première sur le VDI (Virtual Desktop Infrastructure) ; la seconde sur les nouveaux usages de la mobilité.

Ce sont deux employés de SCC qui ont réalisé la présentation sur le VDI. Jérôme De Boni, Directeur de l’agence Grand Est, a d’abord introduit l’exposé en développant brièvement les grands enjeux de la virtualisation, tandis que Francis Millot, consultant, s’est chargé de la suite.

D’après l’intervenant principal, les data centers sont stabilisés aujourd’hui (90% de ses clients sont équipés de virtualisation) et permettent des avantages intéressants pour les entreprises :

  • flexibilité et agilité ;
  • un « time to service » avantageux ;
  • une meilleure sécurité.

Cependant, l’un des objectifs de tel projet est de satisfaire l’utilisateur ; et ce n’est parfois pas le cas (délais de connexion, disponibilité).

http://www.packetdrivers.com/

Source : http://www.packetdrivers.com/

Le VDI porte les applications aux postes de travail. L’OS est centralisé dans le data center et l’affichage est déporté. De cette manière, chaque utilisateur détient son poste de travail virtuel.

Francis Millot commence par un comparatif entre postes de travail physique et virtuel. Le poste physique est long à déployer, complexe à sécuriser et sa maintenance est coûteuse. En effet, pour 1 euro investi en matériel physique, il faut compter en moyenne 3 euros de dépensés en fonctionnement.

Quant au poste virtuel, il permet de décorréler l’OS, les applications et le profil du matériel en centralisant toutes ces informations. Ainsi, l’utilisateur peut travailler sans se préoccuper des contraintes du matériel mais surtout utiliser les applications sur tout type d’appareils.

Les principaux avantages identifiés par le consultant sont les suivants :

  • Un déploiement plus rapide ;
  • Le PRA (plan de reprise d’activité) et la continuité ;
  • Un TCO (Total Cost of Ownership) réduit (investissement et fonctionnement) ;
  • Des migrations rapides (porte d’entrée généralement) ;
  • Des modifications sans test ;
  • La valorisation de tous les postes ;
  • Un accès distant.

 

Il est également important de noter que les questions écologiques et énergétiques sont une grande problématique de la technologie VDI puisqu’en théorie, cette dernière pourrait permettre de moins consommer.

Néanmoins, comme mentionné plus tôt, le VDI a aussi certains inconvénients, pouvant être sources d’insatisfaction, comme :

  • La difficulté (voire l’impossibilité) de travailler en mode déconnecté ;
  • La disponibilité (dépendantes des interconnexions).

L’intervenant conclut en distinguant 6 modèles de virtualisation correspondant à des profils d’utilisateur allant du plus au moins mobile :

  • Le bureau partagé (SBC), qui apporte une meilleure densité/utilisateur par rapport aux ressources et permet un meilleur TCO ;
  • Le VDI avec des hyperviseurs, où l’infrastructure est plus coûteuse ;
  • Le VDI avec BladePC (station de travail physique en lames) ;
  • Le provisioning de postes, où les postes sont streamés ;
  • Le packaging d’applications, où les applications sont virtualisées en central et poussées sur le poste ;
  • La machine virtuelle locale, où il y a synchronisation de plusieurs OS sur le même poste ; la machine est contrôlée par le SI et permet de travailler en mode déconnecté.

 

Source : http://i.cbc.ca/

Source : http://i.cbc.ca/

La seconde présentation du soir a été assurée par Jean-François Rivas de Voirin Consultants, qui a répondu au thème suivant : « comment aborder un projet de mobilité ? »

L’exposé commence par quelques chiffres décrivant l’importance et l’ampleur du numérique en 2015. Selon WeAreSocial, :

  • En Août 2014, le nombre de personnes connectées à un ou plusieurs réseaux sociaux est supérieur à 2 milliards ;
  • En Septembre 2014, le taux de pénétration du mobile dans le monde a franchi le cap des 50 % ;
  • En Novembre 2014, nous comptons 3 milliards d’internautes ;
  • En Décembre 2014, le nombre de forfaits mobile est supérieur à la population mondiale ;
  • Cette année, nous regardons de plus en plus de pages à partir de smartphones et de tablettes (respectivement 31% et 7%).

L’exposé est structuré en 4 axes : les aspects techniques, la sécurité, le budget et la conduite du changement.

 

Dans un projet de mobilité, il convient tout d’abord de prendre en considération des aspects techniques, tels que les applications, le matériel et la connexion.

Concernant les applications, l’intervenant distingue les applications « grand public » (facebook, twitter, etc.), téléchargeables directement des stores publics des grands OS, des applications « métiers », plus spécifiques, qui s’obtiennent dans des magasins d’applications privés.

Les premières ont un coût faible, s’intègrent et s’utilisent facilement mais manquent d’un contrôle SI, tandis que les secondes sont plus adaptées à l’entreprise, plus réactives et sures mais sont aussi plus coûteuses.

Il faut ensuite choisir un certain type de développement afin de rédiger un cahier des charges fonctionnel adéquat. Pour cela, il est nécessaire de réaliser une analyse des besoins des utilisateurs afin de définir la cible fonctionnelle et les processus associés.

Il existe trois types de développement à ce jour : natif, web et mixte. Leurs avantages et inconvénients sont exposés dans le tableau ci-dessous :

L’aspect technique du matériel est également une question importante. A ce sujet, le consultant a abordé les tendances du poste de travail du futur et du BYOD (Bring Your Own Device).

L’intégration croissante des nouvelles technologies au sein des organisations et les nouvelles formes d’architecture, comme la virtualisation et le cloud computing redéfinissent le poste de travail vers plus de flexibilité, de mobilité et d’adaptation aux besoins des utilisateurs. Les utilisateurs pourront travailler sur des appareils de plus en plus différents du poste classique (smartphone, tablette, etc.).

Pouvant aller de paire avec la première tendance, le BYOD est une pratique qui consiste à utiliser ses équipements personnels (téléphone, ordinateur portable, tablette électronique) dans un contexte professionnel. Le BYOD pose de nouveaux enjeux en termes d’organisation, de technique, etc.

 

Le deuxième axe à prendre en compte concerne la sécurité.

Effectivement, les projets de mobilité comprennent des risques de vol ou pertes des appareils, de pannes ou encore de piratage des données. Les protections évoquées par Jean-François RIVAS sont les suivantes :

  • intégrer les appareils nomades personnels fonctionnant sur des plateformes variées dans la politique de sécurité de l’entreprise ;
  • assurer aux appareils personnels un accès sécurisé aux données de l’entreprise. Les accès seront distincts selon les profils métier ;
  • assurer une confidentialité en séparant les données professionnelles des données privées ;
  • assurer la protection des données et applications professionnelles en les supprimant à distance en cas de perte ou de vol d’un appareil ou encore en cas de départ d’un salarié.

 

Le troisième axe abordé par le consultant est la question du budget. Selon lui, la durée de vie d’un appareil public ne peut aller au-delà de trois ans, notamment à cause des mises à jour.

Ainsi, bien que les vitesses de connexion devraient croître dans les prochaines années, les entreprises ne pourront pas tirer profit de ces changements sans renouveler leurs mobiles. Les tableaux ci-dessous donnent un ordre d’idée des dépenses en termes d’investissement et de fonctionnement :

Il ne faut pas oublier les coûts indirects susceptibles, tels que les coûts de communication fixe (augmentation des appels fixes/mobiles) et les coûts de stockage (transfert de documents, hébergement, synchronisation).

 

Le dernier axe abordé est la conduite du changement. A ce sujet de nombreuses questions se posent :

  • Quel est le niveau de maitrise des nouveaux outils ?
  • La technologie est-elle perçue comme un facteur d’amélioration du travail exécuté ?
  • L’axe technologique est-il entré dans la culture de l’entreprise ?
  • A quel point les outils utilisés à la maison sont-ils promus dans l’entreprise ?
  • L’organisation de l’entreprise est-elle prête à plus de flexibilité, plus de collaboration ?

Pour traiter ce dernier axe, plusieurs recommandations ont été citées :

  • la communication autour du projet (objectifs, gains, etc.) ;
  • le partage des bonnes pratiques (utilisation, protection) ;
  • rassurer les employés (sécurité, confidentialité) ;
  • des formations, de l’assistance et du suivi ;
  • monter une équipe « pilote-test » qui sera le pilier de base du projet.

 

La deuxième présentation se conclut par un retour d’expérience de Patrick Metzger, fondateur de SwingMobility et aujourd’hui consultant indépendant. Il terminera son intervention en citant les principales difficultés rencontrées par ses clients :

  • une prise en main des applications longue et difficile ;
  • un interfaçage complexe avec le SI de l’entreprise ;
  • des difficultés de maintenance et d’évolution ;
  • une réticence d’une part des utilisateurs.

 

Pour en savoir plus sur le sujet de la mobilité, vous pouvez lire la note consacrée à ce thème réalisée par le Lab des Usages.