Les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) : l’implication du top management nécessaire



Plébiscités par une grande majorité de dirigeants et d’acteurs comme outil de collaboration, de facilitateur de communication interne et d’accès plus rapide à l’information, les réseaux sociaux d’entreprise sont présentés comme de plus en plus utilisés de nos jours, avec notamment une augmentation spectaculaire du marché entre 2010 et 2014 (source : Jamespot1).

messagerie instantanée

La messagerie instantanée, un outil apprécié des collaborateurs.

En 2013, lors d’une précédente étude du Lab des Usages, nous avions constaté que 47% des organisations sondées avaient déjà mis en place (ou étaient en train de déployer) un RSE et 21% des organisations n’en n’avait pas l’intention. Une étude plus récente (2015) réalisée par cabinet Lecko2 et axée sur les grandes entreprises montre que 58% des organisations ont opté pour un RSE et que 14% y sont réfractaires ou n’y pensent pas. Ainsi, il semblerait que les RSE continuent à se démocratiser au sein des entreprises. Cependant, la croissance en nombre d’utilisateurs effectifs n’est pas aussi importante que celle espérée avec seulement 25% des managers ayant une utilisation quotidienne des RSE.

Beaucoup se demandent alors pourquoi une utilisation si sporadique malgré un enthousiasme de départ important. Le baromètre Entreprise & Médias sociaux 2014 d’Idaos  Lab3 reporte des difficultés d’adoption par les employés dues à un manque d’implication du top management, condition indispensable constatée pour rendre un RSE utile et efficace au sein d’une organisation. Mais selon Charlene Li, dont les réflexions ont été publiées sur HBR4, le problème est plus complexe. En effet, elle met l’accent sur la nécessité de différencier l’outil en lui même et la capacité des dirigeants d’en décrire l’objectif et l’utilité. Le véritable problème aurait alors pour origine la crainte du top management à entretenir une relation plus étroite avec ses employés, ce qui pourrait conduire à une diminution de leur leadership et de leur ascendance.

Face à ce problème, l’auteur propose une solution en trois points.
Tout d’abord, ne pas sous estimer l’écoute des collaborateurs. En effet, le RSE peut apporter un feedback précieux sur les points de difficulté présents dans l’organisation, ou donner des informations intéressantes à prendre en compte dans la stratégie de l’entreprise.
Deuxièmement, l’auteur invite à voir le partage d’information comme un moyen d’instaurer une confiance durable entre les employés et les dirigeants de l’organisation, plutôt qu’une manière de perdre de l’ascendance.
Enfin, elle propose d’utiliser les RSE comme un véritable moyen d’engager les employés à prendre part à de vraies décisions et à les impliquer de manière directe dans stratégie de l’entreprise.

Ainsi, l’engagement et la participation active du top management reste à l’heure actuelle un enjeu majeur pour le déploiement réussi d’un réseau social d’entreprise (source : Jamespot1).

Sources :

1Jamespot (http://www.jamespot.com/)

2Lecko (http://referentiel.lecko.fr/publications/)

3Idaos Lab (http://www.idaos.com/des-medias-sociaux-au-social-business/)

4HBR (https://hbr.org/2015/04/why-no-one-uses-the-corporate-social-network)